Une idée de film sur le temps qui passe ... ou pas ! A voir ou revoir

Publié le : 
Vendredi, 13 novembre, 2020 - 00:00
Confinement Covid 19

 

Un film de confinement à voir ou revoir chez vous :
« Un jour sans fin »

Comédie de Harold Ramis. Avec Bill Murray, Andie MacDowell, Stephen Tobolowsky. Sorti le 28 juillet 1993

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Synopsis et détails
Phil Connors, journaliste à la télévision et responsable de la météo part faire son reportage annuel dans la bourgade de Punxsutawney où l'on fête le "Groundhog Day" : "Jour de la marmotte". Dans l'impossibilité de rentrer chez lui ensuite à Pittsburgh pour cause d'intempéries il se voit forcé de passer une nuit de plus dans cette ville perdue. Réveillé très tôt le lendemain il constate que tout se produit exactement comme la veille et réalise qu'il est condamné à revivre indéfiniment la même journée, celle du 2 février...

Lien pour la bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=75foOdIsRh8

Lire ci-dessous la chronique de Philippe Ridet dans « Le Monde » du 07 novembre 2020
« Un jour sans fin », le film de confinement qu’il faut revoir… ou pas
Bill Murray coincé dans une boucle spatio-temporelle, voilà qui évoque pour beaucoup les mesures de restrictions liées à l’épidémie de Covid-19.
Faut-il voir dans le film Un jour sans fin (1993), de Harold Ramis, la version cinématographique et métaphorique de notre malheureuse situation de confinés ? Doit-on être rassuré par son happy end ou flippé par le temps mis en œuvre par son héros pour y parvenir ? Sortirons-nous un jour de ce présent perpétuel où la veille ressemble au lendemain ?
Sauf à avoir passé les trente dernières années dans une grotte, tout le monde connaît le pitch du film écrit avec le scénariste Danny Rubin. Phil Connors (Bill Murray), présentateur météo sur une chaîne de télé locale au nom de code Wi-Fi, WPBH-TV9, déteste tout le monde. Son métier l’oblige pour la quatrième fois, un 2 février, à se rendre à Punxsutawney, une localité de Pennsylvanie au nom de volcan islandais pour couvrir la fête de la marmotte, animal casanier dont le comportement selon une légende locale détermine la durée de l’hiver. Pressé de rentrer, Connors bâcle son sujet. Sa productrice, Rita (Andie MacDowell), pour laquelle il a un penchant, le désapprouve. Tout comme son cameraman, Larry (Chris Elliott), pour lequel il n’a que mépris. Mais une tempête de neige oblige tout le monde à surseoir à son retour.
Le lendemain, Connors se réveille dans une pension de famille au son des premières notes de I Got You Babe, de Sonny and Cher, égrenées par un radio-réveil. Une nouvelle journée commence. Sauf que non… Nous sommes toujours le 2 février… La fête de la marmotte va commencer au son de The Pennsylvania Polka, une scie musicale composée par Frankie Yankovic. L’étau du temps et de l’espace vient de se refermer sur le présentateur météo, englué dans un présent perpétuel comme une mouche sur du papier collant.
Bloqué dans l’éternité
Tout comme lui, nous sommes passés vis-à-vis de l’épidémie par différents stades : la surprise (« Quoi, un pangolin ? ! ») ; la colère (« Encore ces Chinois… ») ; la dépression (« Je préférerais tout quitter plutôt que de passer une nouvelle journée avec deux enfants dans 59,5 m2 porte de Vanves… ») ; la résignation (« C’était écrit… ») ; l’acceptation (« On ne s’en sortira jamais… »). Bloqué dans l’éternité, Phil Connors nous ressemble même si nous n’avons jamais été aussi mortels. Pourra-t-il nous aider ? Nous offrir une alternative au « tester, tracer, isoler » ?
Pour Phil, chaque jour qui passe est un moyen d’accéder à une meilleure version de lui-même. Encalminé dans le temps, il doit se parfaire, apprendre le français, le piano, et la sculpture sur glace pour séduire Rita, en se montrant digne d’elle. En attendant, il se cultive et devient l’artisan de son changement (on voit par là que le gouvernement aurait tout intérêt de rouvrir les librairies) et de sa libération. En sommes-nous capables ?